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Petite mort et grande Vie, ce cycle infini...

  • Photo du rédacteur: Anouck
    Anouck
  • 9 avr. 2020
  • 3 min de lecture

Dernière mise à jour : 20 mai 2020

Aujourd’hui, je suis allée me promener...


Dans ce flot incessant de pensées, la nature m’appelait. Sa pureté, son calme et sa sagesse me proposaient un instant de repos, une pause dans la course. Suite à la blancheur de la neige, comme un avant-goût du printemps, le rayonnement du soleil avait repris sa place.


J’ai alors pris la direction des abords du fleuve. Habituellement, j’y retrouvais mes amis : des chênes, des hêtres et des bouleaux. Ces arbres avec qui j’ai tissé des liens au fil de mes expériences, de mes émotions. Puis, sous leur ombre, mon petit coin de paradis, un amas de roches surplombant une eau claire et turquoise.


Arrivée à l’orée de la forêt, mes larmes ont coulé, une boule s’est formée dans ma gorge et mon ventre s'est serré. Tout avait été coupé. Tout !


Des heures, des jours et par tous les temps, j’étais restée auprès d’eux à écouter leurs messages, ressentir leur sagesse. Chacun avait sa personnalité, son énergie propre. Du vieil arbre qui s’était un peu trop penché pour réchauffer son feuillage au soleil, à celui qui, bien droit, démontrait une puissante stabilité et, finalement, celui qui, par sa vivacité m’avait tant de fois épaulée. Dans les moments de doutes, de tristesse ou même de colère, il était là, proche de la petite île rocheuse, il m’attendait. Jamais jugeant, toujours présent, il me montrait le chemin vers mon enfant intérieur, m’autorisait à laisser couler mes émotions jusqu’à ce que la paix reprenne sa place en moi.

Alors j’ai pleuré, beaucoup pleuré. J’ai ressenti la douleur de la perte. « Ce ne sont que des arbres » essayait de me glisser mon mental, mon égo, qui lui, se préoccupe de ce que l’on pourrait penser de moi. Oui, lui répondis-je, ce sont des arbres ! Vivants, forts et puissants ! Ils ont tant à nous apprendre et ils étaient des amis, oui, des amis. Comprenne qui le pourra.


Une main délicatement posée sur la souche de cet être si cher, la colère s’est alors manifestée. Comment l’homme peut-il être si destructeur ? Comment peut-on prétendre à une toute puissance face à la force de la nature ?


La roche, elle, était encore là, l’humain n’a pas su la déplacer. Bien qu’à la vue de tous et au bord d’une terre en deuil, elle m’a accueillie. L’eau n’était plus claire, ni turquoise. Le calme avait fait place au brassage et à la grisaille. Malgré tout, je m’y suis installée. Les oiseaux chantaient, le fleuve avançait et le soleil de fin de journée peignait le paysage de douces couleurs orangées. Les arbres encore présents n’avaient rien perdu de leur prestance et l’air caressait mes joues doucement.


Telle une maman qui console un enfant, la nature me rappelait au calme.


Descendue de mon île, j’ai traversé cet espace, enjambé les souches et repris mon chemin. La présence de tous mes camarades disparus était palpable. Un message venait à moi mais sa clarté manquait encore pour que je le comprenne. À la croisée des chemins, sur ma droite, un grand arbre habillé de mousse semblait m’interpeller. Couvert de fines lianes s’enroulant le long de son tronc, il me donnait l’impression d’un vieux sage à la barbe longue. J’avais plusieurs fois passé devant lui mais ne m’y étais jamais arrêtée. En posant la main sur son écorce, le message m’est parvenu.


« Nous sommes tous ici pour une plus ou moins longue période. Les autres arbres, là-bas, connaissaient leur destin. Ne sois pas triste, sens leur présence dans ton cœur et entend leurs mots. Vis l’instant présent, nous ne savons pas de quoi sera fait demain. Suis ce qui te semble juste, va et grandis. »

Emplie de ces belles énergies, ma marche reprit jusqu’à me retrouver face à un petit chêne, pas plus haut que moi. Depuis quand essayait-il de pousser à l’ombre des grands arbres alentour? Sur ses minces branches étaient restées accrochées les feuilles mortes de l’automne. À leurs côtés pourtant, se trouvaient déjà de petits bourgeons. Ceux-ci balayeront peut-être son ancienne couverture qui apportera à la terre un engrais nourrissant. Le petit végétal s’élèvera alors dans la vitalité de l’été.


« Notre passé nous construit, remercions-le pour ses apprentissages sans peur de le laisser derrière nous. À l’instar des arbres, ayons la sagesse d’accepter notre destin. Ainsi nous bourgeonnerons à notre tour, éclorons au présent et cheminerons vers l’avenir. »



Ainsi se terminent les mots des arbres aujourd’hui.

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